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Se transformer, créer, ou comment expérimenter son Autre ... intimité ?

Conférence

On June 24, 2021

Le Performance Lab a le plaisir de vous annoncer la troisième conférence du cycle de conférences sur le thème des "géo-gestes" avec l’intervention de Christine Douxami.

Faire du terrain, puis parler une langue qui tout à coup exprime mieux que la sienne le sensible, et pourtant rester toujours l'Autre, pour l'Autre, et devenir l'Autre pour ses proches. Au cœur de toutes ses sensations non exemptes de tensions : une perception du corps qui change. Que dit-on quand on dit « je rentre » ? De quel côté de l'Atlantique ? A partir de plus de 25 ans de terrains en Amérique latine et quelques pas en Afrique, en suivant un paradigme anthropologique, qu'en est-il de la perception du corps créatif en performance ? Du sien et de celui de l'Autre, et des gestes ensemble ? Et que traduit le geste dans sa dimension culturellement située ? Comment créer en prenant en compte cette interaction tout en restant attentif aux questions d'appropriation culturelle sans toutefois nier son intime implication.
Autant de questions que nous essaierons d'éclairer au cours de cette rencontre.

Christine Douxami est chercheuse en anthropologie de l'art à l'Institut des Mondes Africains (IMAF) et maîtresse de conférences à l’Université de Franche-Comté en arts de la scène, actuellement en délégation à l’IRD-Brésil. Elle a été formée à l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble avant de poursuivre avec un DEA et un doctorat à l'EHESS en anthropologie. Son travail, à la jonction entre théâtre et anthropologie, cherche à la lumière de ces deux disciplines et de sa pratique artistique en tant que performeuse et réalisatrice, à envisager les formes d'arts engagés liées aux questions de la négritude et du panafricanisme. Son terrain s'effectue particulièrement en Afrique (Burkina Faso-Sénégal) et au Brésil au travers de différents festivals et diverses représentations scéniques tant dans des lieux officiellement dédiés à l'Art que dans la rue. Elle co-organise depuis 2006 un séminaire à l’EHESS qui porte notamment sur le thème de l'engagement artistique en Art sur le continent africain et dans ses diasporas. Elle travaille également sur les questions politiques et artistiques liées aux nominations des Patrimoines Immatériels au Brésil ainsi que sur les question de la transe. Elle a co-dirigé un long-métrage sur la troisième édition du Festival Mondial des Arts nègres de 2010 et s'est également penchée sur la participation du Brésil dans l'édition de 1966 et de 2010.

Cycle de conférences 2021 “géo-gestes”

La manière dont nous menons nos recherches et dont nous récoltons les données concernant l’acte performatif fait émerger, chez les chercheurs en arts et en sciences sociales, des questions d’agentivité et de matérialité. Dans le cadre d’une performance in situ et d’une recherche de terrain, lorsque nous observons le lieu, non seulement en tant qu’endroit, mais aussi en tant qu’action, nous portons notre attention sur les variables relationnelles de l’échelle spatio-temporelle, de l’agentivité et de la politique. Dans le cadre du Performance Lab, nous nous intéressons à la façon dont la géographie et la danse in situ, font naître des questions de positionnalité incarnée et permettent d'appréhender le travail corporel ainsi que leurs qualités spatio-temporelles multi-sites.

Le cycle de conférences proposé par le Performance Lab explore la manière dont ces disciplines mettent en question le performatif, en plaçant et déplaçant de nouveaux contenus et cadres conceptuels de référence, dans les champs de la géographie, de la performance et de la chorégraphie. Les chorégraphes de même que les géographes s’intéressent aux façons dont les humains interagissent avec l’espace et le lieu, pourtant l’échelle spatio-temporelle est étrangère aux chorégraphes et le géographe ignore souvent la granularité de la kinesthésie.

Depuis les années 1990, les géographes identifient les interactions mondiales et locales comme des échelles spatio-temporelles relationnelles. Cette idée se fonde sur le profond changement dans la perception de la distance et de la proximité. De ce fait, la manière dont le lieu et le rôle du corps sont appréhendés et étudiés a profondément changé. D’une part, les relations incarnées sont désormais objet de recherche et d’autre part, l’agentivité corporelle du géographe doit être prise en compte.

Depuis le milieu des années 1990, les sciences de la danse se sont intéressées à la manière dont l’agentivité incarnée est éclairée par les connaissances kinesthésiques des chercheurs et ses conditions géographiques. Aujourd’hui, nous nous demandons : si nos corps portent et réinventent à la fois, les expériences kinesthésiques, alors en quoi la recherche en création apporte-t-elle un nouvel éclairage sur notre compréhension du corps multi-site ? Comment mener une réflexion quant à la façon dont les gestes corporels traversent les frontières physiques, temporelles et spatiales ? En quoi la relation performative avec le lieu met en question la façon dont le mouvement du corps est cartographié, matérialisé et, plus tard, décrit ?

Afin de répondre à ces questions, des spécialistes en danse, géographie et performance sont invités, au cours du cycle de conférences, à s’exprimer sur la manière dont leurs projets de recherche entremêlent la matérialité et la performativité dans leur apport théorique, méthodologique, dans leurs recherches de terrain ainsi que dans leur production scientifique universitaire.

Date

On June 24, 2021
Complément date

De 15h à 17h
Sur inscription

Localisation

Complément lieu

En ligne

Contact

Pour s'inscrire

virginie.meunier [at] univ-grenoble-alpes.fr

Submitted on January 27, 2023

Updated on January 27, 2023