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Colloque, Conférence
From September 16, 2021 to September 17, 2021
Deux conférences dans le cadre du colloque RESCAM: "Planning and Sharing a Process – Some Nordic Approaches to Artistic Research"par Annette Arlander "Slow Time: Landscape as Research in the dance and architecture of Anna and Lawrence Halprin" par Janice Ross
- Le Jeudi 16 septembre 2021 à 9h30
Planning and Sharing a Process – Some Nordic Approaches to Artistic Research
Planifier et partager un processus – Quelques approches nordiques de la recherche artistique
Conférence d’Annette Arlander, artiste, enseignante, Université des Arts de Stockholm, Suède
(traduction simultanée en français)
Cette intervention aborde la temporalité des processus de recherche artistique sous plusieurs angles.
Tout d'abord, je commencerai par distinguer les différentes formes artistiques en fonction de la taille des œuvres-types et du processus général de production, ainsi que les différences de type de projets de recherche artistique selon leurs entrecroisements interdisciplinaires. Je vous présenterai dans cette partie un modèle simplifié, en différenciant les approches tournées vers la pratique ou la création d'une œuvre singulière, celles qui reposent sur l'expérimentation et le développement de quelque chose de nouveau, et celles qui analysent ce qui existe déjà.
Dans un second temps, je proposerai de réfléchir à la conception et la structuration d'un travail de recherche, en prenant pour exemple la façon dont le travail de doctorat est organisé en Suède et en Finlande, avec un programme de quatre ans composé de 30 %, 50 % et 80 % de séminaires avec intervenants, ou d’un programme libre avec des travaux artistiques et des documents dits “de liaison” évalués ou pré-évalués en cours de route.
Dans un troisième temps, j’évoquerai la planification du processus de recherche en termes de documentation et de partage. J’insisterai sur deux aspects : l'importance de documenter le processus autant que le résultat final, et la question du partage public de certaines parties du processus, pas seulement du produit final.
Pour finir, je traiterai de l'utilisation du “Research Catalogue” comme outil pour enregistrer, archiver et rendre public un projet de recherche artistique, en comparant deux exemples issus de mes propres travaux, Performing with Plants (2017-2019) et Meetings with Remarkable and Unremarkable Trees (2020), qui illustrent différentes manières d’utiliser le “Research Catalogue”.
Performing with Plants
https://www.researchcatalogue.net/view/316550/316551
Meetings with Remarkable and Unremarkable Trees
https://www.researchcatalogue.net/view/761326/761327
Annette Arlander est une artiste, chercheure et pédagogue, l'une des pionnières de l'art de la performance en Finlande et une pionnière dans la recherche artistique. Diplômée du département de mise en scène de l'Académie du théâtre en 1981, docteure en théâtre et en art dramatique en 1999. Professeure d'art et de théorie de la performance à l'Académie du théâtre de 2001-2013. Professeure de recherche artistique à l'Université des Arts d'Helsinki en 2015-16. Professeure en performance, art et théorie à l'Université des arts de Stockholm en 2018-2019. Chercheure principale du projet de recherche financé par l'Académie de Finlande, How to Do Things with Performance (2016-2020). AVEK, Prix d'art médiatique 2014, Prix d'État pour l'art multidisciplinaire 2018.
Elle est aujourd’hui chercheure invitée à l'Académie des beaux-arts de l'Université des Arts d'Helsinki.
Arlander est membre du comité de rédaction de JAR (Journal for Artistic Research) et de Ruukku, membre du comité exécutif de l'IFTR (International Federation for Theatre Research) et co-animatrice du groupe de travail sur la recherche artistique de PSI (Performance Studies International). Ses recherches portent sur la recherche artistique, la performance comme objet de recherche, les études sur la performance, la spécificité du site et l'environnement. Son travail artistique se concentre sur la performance et le paysage, et plus récemment sur la performance avec les arbres, au moyen de la vidéo ou de la voix enregistrée ; il oscille entre les traditions de l'art de la performance, de l'art vidéo et de l'art environnemental.
Pour plus de détails et pour consulter ses publications, voir https://annettearlander.com
- Le vendredi 17 septembre 2021 à 16h30
Slow Time: Landscape as Research in the dance and architecture of Anna and Lawrence Halprin
Ralentir le temps : Le paysage comme objet de recherche. L’héritage qu’Anna et Lawrence Halprin ont légué à la danse et à l’architecture
Visio-conférence de Janice Ross, Professeure, Département "Theatre and Performance" de l'Université Stanford, Etats-Unis
(traduction simultanée en français)
Cette communication examine le rôle des paysages dans les œuvres de danse et d’aménagement urbain de la danseuse Anna Halprin et de son mari, le designer environnemental Lawrence Halprin.
Bien qu'ayant travaillé dans des domaines artistiques différentes, ces deux artistes de renom ont partagé des méthodologies de recherche et les mêmes manières de jouer avec le temps, l'espace et le mouvement. Les méthodologies qu’ils ont développées, fruits de plusieurs dizaines d'années de travail au sein d’environnements naturels et urbains, ont esquissé de nouvelles voies pour la recherche en danse et en urbanisme des années 1960 au XXIe siècle.
Lorsque les Halprin adoptèrent leur méthode de travail orientée vers le processus de création, leur prise en compte de la nature relevait davantage d’un geste culturel et esthétique que politique. Les environnements qu’offrent la Californie du Nord ainsi que les enseignements que les Halprin en ont extraits sont devenus des modèles d’invention esthétique et d’association des vies contemporaines et des espaces, dynamiques et réalités sociales de l'existence urbaine. Situer leur recherche artistique au sein de paysages leur a permis de jouer avec l'espace et le temps en tant que médiums malléables. Leur usage de différents types de temporalité met en évidence le caractère subtil mais fondamental de leur héritage d’activistes culturels. Les ateliers de pratique des Halprin, les environnements qu’ils ont conçus ainsi que leurs performances, ont permis à une génération de collectifs d’investir pleinement leur environnement physique, naturel comme bâti. Ce travail a suscité une prise de conscience quant à la manière qu'avaient les gens d’habiter leur corps, ainsi que de l'impact de paysages variés sur les corps et les vies affectives. Lawrence a placé le corps public en mouvement au cœur des enjeux de l'aménagement urbain et Anna a transformé l'environnement existant et le temps pragmatique du travail de terrain dans la vie quotidienne en des motifs de chorégraphie. Ce faisant, ils ont développé une vision commune de trois conceptions clés du temps qu’ils ont érigé en méthodologies esthétiques : le temps linéaire du travail de terrain, le temps suspendu et ralenti du processus et du rituel, et le temps cyclique et reproductible des cycles de notation, de RSVP et des boucles de rétroaction.
De leur vivant, l'idée de faire un bilan de l'héritage d'Anna et Lawrence Halprin a toujours présenté un défi de taille car ils n'ont cessé d'inventer, d'être productifs et d'errer librement au-delà des clivages disciplinaires traditionnels des arts. Il semblait que l'on pouvait tout au plus s'aventurer à prendre un instantané d'un court segment de leur travail, mais au-delà, il y avait toujours l'attrait de savoir où leurs recherches agitées allaient nous mener. Le décès d'Anna, survenu le 24 mai 2021, nous permet aujourd'hui de nous pencher sur leur héritage artistique commun. Plutôt que le catalogue de chorégraphies et de monuments urbains que les grands artistes de la danse et du design environnemental laissent habituellement derrière eux, l'héritage le plus durable que les Halprin semblent nous avoir laissé est leur processus de travail. Pour l'un comme pour l'autre, leurs processus et les tactiques et stratégies de développement et de réalisation de leurs projets ont eu un impact mondial sur les orientations de la danse et du design urbain depuis la seconde moitié du XXe siècle et jusqu'à aujourd'hui. Comprendre le rôle du paysage et des temporalités qu'ils ont manipulés dans leur travail nous permettra de nous pencher sur la richesse du processus qui sous-tend leur relation productive, et sur l'impact profond de leur collaboration dans les domaines de la danse et de l'architecture du paysage.
Janice Ross est professeure au département du théâtre et des études de performance et ancienne directrice de la faculté d'ITALIC, le programme d'immersion artistique en résidence de Stanford pour étudiants de première année. Elle est titulaire d'une licence avec mention de l'UC Berkeley et d’une maîtrise et d’un doctorat de Stanford. Ses recherches et ses quatre livres abordent les intersections entre les questions sociales et leur expression à travers la performance. Ses recherches et ses quatre livres se penchent sur les croisements entre les questions sociales et leur expression par la performance. Parmi ses ouvrages figurent Like A Bomb Going Off: Leonid Yakobson and Ballet as Resistance in Soviet Russia (Yale University Press, 2015), Anna Halprin: Experience as Dance (University of California Press, 2007), lauréat du prix de la Torre Bueno 2008 Special Citation, San Francisco Ballet at 75 (Chronicle Books, 2007) and Moving Lessons: Margaret H’Doubler and the Beginning of Dance in American Education (University of Wisconsin Press, 2001). Ses recherches portent sur la performance et la justice sociale, avec une attention particulière portée sur les tensions entre expression politique et esthétique. Ses articles sur la danse ont été publiés dans plusieurs anthologies, notamment: Dignity in Motion:Dance, Human Rights and Social Justice, édité par Naomi Jackson (Scarecrow Press, 2008), Perspectives on Israeli and Jewish Dance, édité par Judith Brin Ingber (Wayne State University Press, 2008), The San Francisco Tape Music Center: 1960s Counter-culture and the Avant-Garde, Performance and Ritual, édité par Mark Franco (Routledge, 2007), Reinventing Dance in the 1960s; Everything Was Possible, édité par Sally Banes (University of Wisconsin Press, 2003), “Improvisation as Child’s Play”, dans Caught by Surprise: Essays on Art and Improvisation, édité par Ann Cooper Albright et David Gere (Wesleyan University Press, 2003). Elle a notamment reçu une bourse Guggenheim, deux bourses du Stanford Humanities Center, une bourse Fulbright en Israël, ainsi que des subventions de recherche de la fondation Iris Litt du Clayman Institute for Research on Women and Gender, de la Memorial Foundation for Jewish Culture, ainsi que le prix CORD 2016 pour sa contribution exceptionnelle à la recherche sur la danse. Ses articles sur la danse sont parus dans de nombreuses publications, dont le New York Times et le Los Angeles Times. Elle est l'ancienne présidente de la Société internationale des chercheurs en histoire de la danse (International Society of Dance History Scholars).
Date
L'inscription est obligatoire
En présentiel et à distance
Localisation
Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI)
Université Grenoble Alpes
Contact
Pour s'inscrire
sf-recherche-creation [at] univ-grenoble-alpes.fr
Download
Programme du colloque (PDF, 700.43 KB)
Affiche (JPG, 879.2 KB)
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