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Lili Fevre, résidence de recherche-création à l’UGA, du 10 au 21 février 2025

Research

From February 10, 2025 to February 21, 2025

Lili Fevre est lauréate de l'appel à mobilité du resCAM pour les doctorantes et doctorants effectuant une thèse en recherche-création au sein des écoles doctorales membres du resCAM, dont la direction est assurée par Gretchen Schiller avec le soutien administratif de la SFR Création.

 

Accueillie au sein de l'unité de recherche Litt&Arts et avec le soutien de la SFR Création, Lili Fevre travaillera dans le Live Arts Lab à la mise en scène et à une adaptation d'un texte non dramatique, Le Soldat oublié de Guy Sajer dans le cadre de la recherche-création de sa thèse.

Sa recherche se déploie en trois grandes parties : l’irreprésentable comme impossibilité scénique (la question de l’échelle) ; l’irreprésentable comme inmontrable (une approche éthique) et l’irreprésentable comme innommable (l’alexithymie). Son projet de recherche-création s’articule autour de ces axes qui servent d’appui à la réflexion et à l’expérimentation, permettant de tester au plateau les hypothèses de recherches et de déployer les concepts convoqués.
Pour ce projet, elle sera accompagnée d'Aurélia Bonaque Ferrat, violoniste et costumière, diplômée du Conservatoire Royal de Bruxelles en violon et de l’ENSATT en atelier costume et de Pauline Guillier, comédienne et acrobate, doctorante en Arts du spectacle favorisant ainsi un double ancrage dans le milieu artistique et le milieu de la recherche.

La dernière répétition sera ouverte au public, afin de mettre en valeur le travail de l'équipe et son processus. Elle sera suivie d’une table-ronde autour de laquelle les artistes et chercheurs de l’équipe et du laboratoire qui nous accueillera pourront échanger et intervenir autour des concepts convoqués. Date et horaires à venir
 
 
À PROPOS DE SA THÈSE

Lili Fevre est en troisième année de doctorat en Arts de la scène au sein du laboratoire Passages XX-XXI de l’université Lumière Lyon 2 sous la direction de Mireille Losco-Lena, professeure en études théâtrales et responsable du programme de recherche-création de l’ENSATT. Sa thèse L’irreprésentable sur la scène contemporaine : le cas des adaptations littéraires de textes non dramatiques porte sur les mises en scène de l’irreprésentable dans les adaptations de textes non-dramatiques sur la scène théâtrale contemporaine. Sa thèse apparaît comme une occasion de penser et d’éprouver des thématiques qui la poursuivent dans son travail artistique, notamment la question esthétique de l’échelle et celle, éthique, de la représentation de la violence. Le processus de recherche-création permet de poser des hypothèses auxquelles elle cherche à répondre par le plateau.

 
BIOGRAPHIE
Lili Fevre
© Kaita Tinkoff

Née en 1994, Lili Fevre est dramaturge, metteuse en scène, chorégraphe, comédienne et enseignante-chercheuse en arts du spectacle.
Elle entre en 2012 au Conservatoire du 10ème arrondissement à Paris où elle suit l'enseignement supérieur d'Art dramatique. Elle s'inscrit parallèlement dans un cursus universitaire en Études Théâtrales et est actuellement en doctorat à l'Université Lumière Lyon 2 où elle travaille, dans la prolongation de son mémoire, autour de la question de la mise en scène de l’irreprésentable par le récit et le témoignage sur la scène théâtrale contemporaine.
Elle travaille sur plusieurs projets en tant que comédienne (notamment dans La Maison du Castor Collectif présenté au TCI en 2017) ou comme chorégraphe (Les Six Frères Cygnes, mis en scène par Emma Lejeune et présenté à la Comédie Saint-Michel en 2017). En 2017 elle réalise aussi une performance sur l'objet au Théâtre de la Manufacture des Abbesses dans le cadre d'une commande de la part du théâtre.
En 2015, elle crée la compagnie AllOne et écrit, chorégraphie et met en scène son premier spectacle : AllOne présenté au Théâtre El Duende en 2017 et reprogrammé par Alain Desnot pour l'édition 2018 d'Un Festival à Villerville. C'est aussi dans le cadre du festival qu'elle crée son deuxième spectacle : Le temps de se dire au revoir, une forme courte pluridisciplinaire sur une plage.
En 2018, elle écrit Vos Mères ! Déclaration d'amour et de guerre à la généalogie, spectacle soutenue par les Ateliers Médicis et la DRAC Ile-de-France. En 2020, elle part au Groenland pour la résidence Artistes en Arctique de l’association Le Manguier, dans le cadre de laquelle elle développe des œuvres plurielles, aborde de nouveaux médias et continue d’ancrer son travail dans une démarche documentaire. En 2021, elle écrit et met en scène Si Icare ne s’était pas brûlé les ailes, avec le soutien de l’association Lézard de la rue et de la DRAC Occitanie.
Elle enseigne aujourd’hui à l’université (Paris III, Lyon II, Évry Saclay) en études théâtrales et à l’ENM de Lyon en Art dramatique.

À propos de l'œuvre Le soldat oublié de Guy Sajer

Paru en 1967, Le Soldat oublié est un récit autobiographique de Guy Sajer (de son vrai nom Guy Mouminoux). Il y témoigne de son expérience sur les fronts de l’Est entre juillet 1942 et avril 1945. De père français et de mère allemande, Sajer entre dans la Wehrmacht alors qu’il n’a pas encore dix-sept ans. Le Soldat oublié est l’histoire d’un adolescent dont on oublie la jeunesse au milieu de la cruauté de la guerre.
Guy Sajer décrit ses années de guerre avec efficacité et précision. Il ne cherche pas à faire une œuvre documentaire mais le récit d’une expérience sensible. La faim jusqu’à l’amaigrissement, la fatigue jusqu’à l’épuisement, le froid jusqu’aux doigts qui se nécrosent : il livre l’épreuve des corps.
En ancrant son récit sur le corps, la matière, la chair, il parvient à dénoncer l’horreur universelle des guerres par une écriture imagée qui peint la nature absolument apocalyptique des combats. La terre explose, les corps se démembrent, la cendre envahit l’horizon. Il ancre son écriture dans le réel, dans son vécu. Il y a quelque chose de viscéral dans la langue qu’il utilise et son récit, détaillé à l’extrême, a une grande force d’évocation. Si Sajer parle de bravoure, il ne se présente pas comme un être extraordinaire : le courage n’apparaît que dans la misère et la peur, comme une conséquence directe de l’horreur et de la nécessité de survie. Il tente, par son récit à hauteur individuelle, de raconter l’expérience collective de la guerre, l’expérience du commun, du soldat anonyme, engagé pleinement dans le conflit sans le maîtriser. Il raconte son passage à l’âge adulte dans un monde qui n’a plus de sens. Dans lequel les amitiés ont l’intensité d’un immédiat guetté par la mort. Dans lequel la camaraderie est le seul garant d’humanité. Dans lequel le deuil n’a pas le temps d’advenir tant il prend les traits du quotidien.

Date

From February 10, 2025 to February 21, 2025

Localisation

Complément lieu
Maison de la Création et de l’Innovation
339 avenue Centrale, St Martin d'Hères
Plateforme Live Arts Lab - rdc

Contact

sf-recherche-creation [at] univ-grenoble-alpes.fr

Submitted on February 6, 2024

Updated on January 21, 2025