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Traduire un auteur / Traduire un traducteur. Autour de la traduction de La nueva novela de Juan Luis Martínez.

Rencontre / Débat, Séminaire / Recherche

On April 1, 2022

Séminaire / Rencontre recherche création

« Le nouveau roman, livre inabordable pour le monde éditorial chilien, fut publié par son auteur en 1977, après une longue sédimentation. Sans être un objet de luxe, dans la mesure où il s’agit toujours d’un livre, il résiste néanmoins, et par tous les moyens techniques et formels, à une définition générique. Le nouveau roman et La poesía chilena (1978) – œuvre qui, cette fois, s’affranchit des caractères attribuables à un livre et de ce qu’on peut en attendre – sont les parties émergées de l’iceberg imprévisible que constitue le travail inédit de Juan Luis Martínez, poète de Valparaíso né en 1942 : doyen des jeunes poètes, mentor et orienteur non reconnu des sondages de la nouvelle rupture, une instance qu’Eduardo Llanos, attentif à leurs tactiques d’occupation de la scène, a reconnu comme Néo-avant-garde ; cependant, le cas de Juan Luis Martínez est incompatible avec une telle conduite extravertie : la sienne serait plutôt celle d’un "individu zéro" qui se fait présent dans sa disparition et qui, en borgésien, déclare et invente ses sources. » C’est en ces termes qu’Enrique Lihn et Pedro Lastra (traduits par Guillaume Contré) présentent en 1987 l’ouvrage autour de la traduction duquel sera organisé un séminaire/rencontre de recherche création, un peu moins d’un an après sa publication aux éditions MF.

Dans ce cadre, une série d’interventions interrogeront la notion d’auctorialité lorsque la traduction devient rétrotraduction. Dès son titre, en effet, le français résonne à travers l’espagnol de La nueva novela, nouveau roman dont la première partie est composée presque exclusivement de traductions en espagnol d’extraits d’un livre de Jean Tardieu, Le Professeur Froeppel. Des communications, une performance ainsi que la projection d’un poème visuel et d’une séquence de film inspirés de l’œuvre de Juan Luis Martínez jalonneront cette manifestation interdisciplinaire à l’occasion de laquelle seront réunis à Grenoble : Bastien Gallet, écrivain et directeur de la maison d’édition MF, qui a participé à la traduction française de La nueva novela ; Guillaume Contré, écrivain-traducteur ayant également participé à cette traduction et collaborateur du magazine Le Matricule des anges ; Viviana Méndez Moya, artiste à l’origine du projet de traduction et ayant contribué à sa réalisation ; Cristián Jiménez, réalisateur et directeur de l’École de création visuelle de l’Université Austral du Chili, qui a tourné une séquence consacrée à la fabrication de l’édition française de l’ouvrage. Olga Lobo Carballo, enseignante chercheuse à l’UGA, évoquera également Juan Luis Martínez et fera le lien avec une autre œuvre inspirée par La nueva novela, un poème visuel de l’artiste Cristina Vicuña, qui sera projeté après avoir été présenté par sa réalisatrice (intervention à distance, sous réserve). Pascale Roux et Olivier Kraif, tous deux enseignants chercheurs à l’UGA, de même qu’Emanuela Nanni, évoqueront quant à eux d’autres expériences de rétrotraduction susceptibles de faire écho à la démarche du poète chilien qui avait pu déclarer en 1991 dans un entretien avec Félix Guattari : «Je m’intéresse avant tout à la dissolution absolue de l’auctorialité, à l’anonymat, et l’idéal, si un tel mot peut être employé, serait de faire un travail, une œuvre, dans laquelle aucune ligne ou presque ne serait de moi, un long travail d’articulation et de connexion de fragments et de morceaux».

Date

On April 1, 2022
Complément date

14h30-18h30

Localisation

Complément lieu

MaCI - Live Arts Lab - C5
339, avenue Centrale
Domaine Universitaire
38401 Saint-Martin-d'Hères

Download

Affiche et programme (PDF, 1.3 MB)

Submitted on February 2, 2023

Updated on February 2, 2023