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Ariane Papillon, lauréate de l’appel resCAM « Résidences pour les thèses en recherche-création » 2023/2024, en résidence de recherche-création à l’UGA, du 5 au 16 février 2024

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Du 5 février 2024 au 16 février 2024

Ariane Papillon est lauréate du projet de résidence pour les doctorantes et doctorants effectuant une thèse en recherche-création au sein des écoles doctorales membres du resCAM, dont la direction est assurée par Gretchen Schiller avec le soutien administratif de la SFR Création.

Ariane Papillon prépare une thèse intitulée Partages de la mise-en-scène entre documentaristes et personnages sous la direction de Dork Zabunyan à l'Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, au sein de l'École Doctorale Esthétique, Sciences et Technologies des Arts (ED 159 EDESTA) et du laboratoire Esthétique, sciences et technologies du cinéma et de l’audiovisuel.
 
Pendant sa résidence qu'elle effectue au sein de l'unité de recherche Litt&Arts, elle travaillera à la préparation du montage son de son film de thèse À nos amies, aux effets VFX et au sous-titrage, et en profitera pour rédiger une partie de sa thèse consacrée à son travail filmique.
 
Une rencontre  est prévue mercredi 14 février dans le cadre du nouveau séminaire du centre de recherche CINESTHEA (UMR Litt&Arts)  coordonnée par Fabienne Costa pour une présentation de son travail et le partage d'extraits de son film.
 
Séminaire "Pourparlers"
Séance n° 1 : "Entre recherche et création : trouver sa place"
 
Dialogue entre Ariane Papillon et Vincent Sorrel (LITT&ARTS)
 
Accueil café à 15h30, salle de convivialité, rez-de-chaussée, MACI
et 15h30 à 17h30 en salle de projection 220
 
 
À PROPOS DE SA THÈSE
Sa thèse en recherche-création vise à analyser les modifications de la situation documentaire à l’œuvre lorsque l’essentiel des images du film ne sont pas tournées par le-la cinéaste (et/ou une équipe de professionnels) mais par le « personnage » documentaire, qu’il soit crédité comme co-auteur ou non. L’une des hypothèses centrales de son travail est qu’une conjugaison de deux facteurs conduit à la production croissante de ce type de démarches documentaires : d’une part, la vigueur des débats autour des questions de représentation et d’autre part, un facteur technologique, celui de l’essor des caméras légères et mobiles et des médias auto-représentatifs.
 
Sa thèse s'articule autour de l'analyse d'un corpus de neuf films d’après 2010, qu'elle parcourt à travers une typologie des dispositifs : d’abord, elle étudie des films de montage d’images trouvées sur internet (un genre appelé parfois net found footage) comme The Uprising de Peter Snowdon (2014), Coming Out de Denis Parrot (2019) et Present.perfect de Shengze Zhu (2019) ; puis des films utilisant le dispositif qu'elle a nommé « délégation de la caméra et travail à distance » (Les Sauteurs d’Estephan Wagner, Moritz Siebert et Aboubakar Sidibé (2016) et My Afghanistan : life in the forbidden zone de Nagieb Khaja, (2014)) ; des films qu'elle appelle de « délégation de la caméra en co-présence » comme Selfie d’Agostino Ferrente, (2019) ; des films de « transmission et filmage en co-présence » comme Still Recording de Saeed Al Batal et Ghiadh Ayoub (2019) ; des films de « délégation de la caméra à une tierce personne » comme Doméstica de Gabriel Mascaro (2016). Elle interroge les modalités du partage de la mise en scène entre cinéastes et personnages à partir de la méthodologie de l’analyse filmique mais aussi à travers une analyse génétique qui s’appuie notamment sur des entretiens.
 
La thèse s'appuie également sur un travail filmique, la réalisation du long-métrage documentaire A nos amies, produit par Vents Contraires. Le film est tourné entièrement au téléphone portable, au format vertical, par Caroline, Louanne, Nour et Rita, quatre adolescentes françaises et tunisiennes entre 15 et 17 ans. Elles ne se connaissaient pas, et elle leur a proposé de créer une correspondance numérique et filmée pendant deux ans. Le film est le résultat de ces échanges mêlés à des séquences autoreprésentatives.
 
Cette expérience lui permet de formuler les questions suivantes : Qu’est-ce qui relève de la mise en scène lorsque la réalisatrice travaille à distance avec ses personnages ? Qu’implique le parti-pris de ne pas ajouter de ce qu'elle appelle une « personne exogène à la situation » sur un tournage documentaire ? Comment se distribuent les parts de ce partage de la mise en scène ? Comment le passage au cinéma d’images dites amateur les transforme-t-il ?
 
Ces questions sont également formulées dans la partie consacrée à l’analyse du corpus. Sa méthodologie en recherche-création permet de voir comment ces réponses prennent une autre forme, ou sont éventuellement nuancées par l’expérience pratique, ou si l’on peut dire, de terrain. Étudier ces films et écrire sa thèse nourrit sa pratique de documentariste, en étudiant elle peut ajuster, transformer son travail pratique ; et inversement, le fait d’avoir une expérience pratique, directe et concrète du dispositif filmique qui l’intéresse lui permet de poser un regard différent, nourri par l’expérience, sur les films de son corpus.
 
BIOGRAPHIE
Née en 1994 à Angers, Ariane Papillon est diplômée de l'ENS de Lyon, l'IEP de Lyon et l'ENSAV de Toulouse. Elle est actuellement ATER et doctorante en Cinéma et Audiovisuel à l'Université Paris VIII. Ses recherches s'intéressent à l'influence des médias autoreprésentatifs et des cultures Internet sur le cinéma contemporain. Également réalisatrice, elle travaille sur plusieurs projets de documentaire et de fiction de différents formats, notamment avec les sociétés de production Vents Contraires, Qui Vive! et Backstory.Media.

Date

Du 5 février 2024 au 16 février 2024

Localisation

Complément lieu

MaCI

Contact

sf-recherche-creation [at] univ-grenoble-alpes.fr

Publié le 6 février 2024

Mis à jour le 7 février 2024