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La création scénique à la Belle Epoque à Grenoble

AAP2014 - Projet Archives vivantes : Mémoire des spectacles grenoblois

Photographie de spectacle à L’Eldorado
(sans date, anonyme [SN2007_23_10 ; Musée Dauphinois])

Dans le cadre de ce projet a été élaborée une typologie des sources permettant de documenter la vie théâtrale à l’échelle de l’agglomération, plus particulièrement dans ses aspects scéniques.


Une exploration des documents déposés aux Archives Départementales de l’Isère, aux Archives Municipales de Grenoble et de Lyon, et dans le Fonds dauphinois de la Bibliothèque d’études et du patrimoine de la ville de Grenoble a permis de rassembler des témoignages concrets sur les pratiques décoratives au Théâtre municipal et dans les casinos de la ville (Kursaal, Eldorado).

D'importantes sources, notamment sur le plan iconographique, ont ainsi été mises au jour :

  • Une série de croquis de Jacques Le Goff, décorateur des Théâtres municipaux de Lyon, a pu être identifiée comme une commande pour un spectacle donné au Casino de Grenoble en 1899-1900 : Embrassons-nous ! Assortis d’une documentation technique qui nous renseigne sur cette salle de théâtre, devenue depuis un cinéma, ces dessins déposés aux Archives Municipales de Lyon sont remarquables parce qu’ils présentent deux vues de Grenoble : la place Grenette et le musée des Beaux-Arts.
Fragment d’un croquis de décor semi-fantasmatique représentant la place Grenette vers 1900 (dessin de Jacques Le Goff, 48-FI-121/14, Archives Municipales de Lyon)
Fragment d’un croquis de décor semi-fantasmatique
représentant la place Grenette vers 1900
(dessin de Jacques Le Goff, 48-FI-121/14, Archives Municipales de Lyon)

Cette inscription de l’espace local dans la décoration vient modifier l’impression d’uniformité que donne parfois le paysage théâtral français au XIXe siècle : si, en province, on se contente en général de reprendre le répertoire dramatique et lyrique créé à Paris, ce type de décor suggère que, dans certains genres, les standards parisiens connaissent des déclinaisons locales plus variées que ce que l’on imagine parfois.

Enfin, ce travail d’identification mené avec l’aide de Catherine DORMONT, directrice en chef des Archives Municipales de Lyon, et spécialiste de LE GOFF, a permis de documenter la circulation des décors à l’échelle régionale : Grenoble n’a pas d’atelier propre et se fournit donc à Lyon, à Milan, à Bruxelles, etc.

  • Un fonds d’une centaine de maquettes planes non classées et non datées déposées dans le Fonds Dauphinois de la Bibliothèque d’études et du patrimoine de la ville de Grenoble a pu être repéré et consulté : le fonds provient du Théâtre municipal de Grenoble, et certains tampons d’ateliers de décoration remontent jusqu’à 1900.
  • Des photographies de spectacles donnés au Casino de Grenoble et à l’Eldorado autour de 1900 ont été repérées au Musée Dauphinois, notamment dans le fonds Radisaw TOMITCH.
  • De nombreux documents administratifs déposés aux Archives Municipales de Grenoble et aux Archives Départementales de l’Isère nous renseignent très concrètement sur les pratiques décoratives du Théâtre municipal : inventaires détaillés des décors, correspondances avec des ateliers de décoration, etc.


L’exploration détaillée de ces fonds et la rédaction d’un inventaire raisonné des ressources sont en cours : l’identification et le classement des maquettes planes de décor, notamment, restent à effectuer de manière systématique.

Publié le 22 septembre 2022

Mis à jour le 22 septembre 2022